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Le marché des fonds répondants aux critères « RSE » (Responsabilité Sociale, Environnementale et Gouvernance) est un marché d’une taille déjà conséquente et en croissance constante à travers le monde, pour atteindre aujourd’hui un total de 31 trillions* de dollars d’investissements, soit une augmentation de 34% en 2 ans. Le changement climatique a été un des sujets de préoccupation majeurs lors de l’édition 2020 du forum de Davos, pendant lequel la plupart des pontes de l’industrie & du commerce mondial se sont accordés sur la fin nécessaire du recours aux énergies fossiles.
Nombre de scientifiques ont également commenté la crise sanitaire actuelle du COVID-19, en soulignant que, si la menace est évidemment de nature différente, elle n’en partage pas moins certaines caractéristiques avec le sujet climatique. Dans un tel contexte, les investissements durables vont assurément poursuivre leur croissance, ce qui suscite l’intérêt à la fois des investisseurs institutionnels et des petits porteurs.
En s’intéressant de plus près à ce marché haussier, l’on remarque que les fonds « Verts » (la plupart des fonds RSE étant focalisés sur le « Vert ») démontrent de bonnes performances, ce qui prouve que se tourner vers les investissements durables n’altère en rien la performance des gestionnaires d’actifs. En 2019, la moitié des actifs « Verts » étaient gérés par des fonds d’investissement qui affichaient une performance moyenne de +28%, surperformant le CAC40 (+26%)**.
Nous pensons que si cette tendance se poursuit, les gestionnaires d’actifs s’en saisiront et feront la part belle aux actifs « Verts » (RSE plus largement) dans leurs portefeuilles, délaissant les actifs standards uniquement tournés vers la rentabilité, dans un environnement à faibles rendements. L’Europe est actuellement le marché le plus mature, suivi des États-Unis et du Japon qui ont connu ces dernières années une croissance impressionnante. Pourtant un récent sondage de l’Alliance pour le Développement Durable Mondial (Global Sustainable Investment Alliance) a démontré que 59%*** des professionnels de l’investissement durable étaient insatisfaits des publications & rapports sur les impacts climatiques produits par les entreprises cotées, et que 70% d’entre eux incluaient (ou incluraient dans les 2 ans) des éléments quantitatifs liés à l’impact climatique dans leurs dossiers d’investissement.
La conséquence directe est donc une nécessité de progresser dans la mesure des impacts réels des investissements durables, car la grande majorité des professionnels utilisent encore des méthodes d’exclusion, c’est-à-dire le refus d’investir dans certains secteurs et activités estimés polluants. Il en va de même pour l’autre méthode de sélection utilisée surtout en Europe, la sélection basée sur des Normes internationales (par exemple celles de l’OCDE, l’UNICEF,…), qui reste fortement déconnectée du véritable impact de l’activité financée.
De nouveaux indices ont vu le jour afin de tenter de mettre en évidence des preuves tangibles et d’éviter un immense effet « green washing », à l’instar de Sustainalytics qui fournit une base de données sur 11 000 entreprises ou des entreprises concevant des modèles de mesure d’impact pour les gestionnaires d’actifs, comme Ifeane. L’offre est encore à ses balbutiements et, selon nous, il faut faire face à deux principaux défis :
Les investisseurs aussi ont un rôle clef à jouer, comme en témoigne la politique d’Engagement Actionnarial (« Investment Stewardship ») mise en place par Blackrock. Le gestionnaire d’actif soutient des politiques environnementales et de gouvernance responsable en utilisant ses droits de votes et le dialogue avec les entreprises afin d’encourager les sociétés à délivrer une croissance durable et la matérialisation des impacts positifs attendus.
Afin de pouvoir saisir les opportunités et renforcer leur stratégie RSE, les banques d’investissement et les gestionnaires d’actifs devraient réétudier leur chaîne de valeur, depuis l’identification des projets et investissements à la production de rapports de gestion indépendant. Le développement d’études d’impact indépendantes qui viendraient alimenter les analyses d’investissement et les rapports de gestion des fonds est indispensable pour les professionnels de l’investissement durable, mais cela nécessitera un travail conséquent : la mise en place d’une stratégie de partenariats fait probablement partie des solutions. Des agences spécialisées (comme l’Agence Française de Développement) peuvent être de bons partenaires pour identifier des projets d’investissements et de potentiels tiers de confiance pour participer à la mesure de l’impact.
* Sustainable Investment worldwide, source GSIR 2018 03 28.
** The Novethic Indicator, Feb 2020 – scope France.
*** GSIA - Sustainable Investor Poll on TCFD Implementation – Dec 2019.
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